5 avril 2013

Le jour où j'ai donné la vie : récit de mon accouchement

 

Comme je l'ai dis dans mon précédent article, j'avais vraiment hâte d'accoucher. Pas seulement à cause de l'annonce de mon placenta calcifié, mais principalement parce que j'étais fatiguée et, il faut bien l'avouer, j'en avais marre. Cela faisait maintenant 2 semaines que j'enchaînais bouffées de chaleur et insomnies. Je ne savais plus dans quelle position me mettre. Debout, assise, allongée ? Et quand je m'allongeais, je n'arrivais pas à trouver la bonne position pour dormir.
Alors qu'une semaine auparavant, je n'étais absolument pas prête à laisser sortir Bébé, ce n'était à présent plus le cas. Changement radical. J'étais prête et je le savais. Le moment était venu pour moi de rencontrer enfin le petit être qui se cachait dans mon ventre. Mais lui semblait ne plus être aussi pressé. J'étais très impatiente et voir d'autres personnes accoucher m'agaçait au plus haut point. Même Temperance Brennan avait accouché, là devant mes yeux ! Quasiment toute seule, comme une lettre à la poste en plus ! C'est fou ça quand même !


Dimanche 14 octobre
, vers 8h, bien calée dans le canapé devant "Ringer", je commence à ressentir de légères douleurs dans le bas du ventre. Elles augmentent au fur et à mesure, mais sont irrégulières et supportables. Je me dis que ce n'est qu'un faux travail. Plus tard dans la soirée, plus de contractions, je vais donc me coucher.

Lundi 15 au matin, Yama part au travail et je reste avec ma mère (qui s'est installée provisoirement chez nous pour m'aider). Les contractions sont toujours là et augmentent encore une fois en fin de matinée. Je sens que c'est différent. Elles sont un peu plus intenses et rapprochées. Comment savoir si le travail a réellement commencé ? Perdre les eaux serait le signe qu'il serait temps d'y aller. Après avoir déjeuné, c'est aux toilettes que je m'aperçois que j'ai perdu... le bouchon muqueux ! Je crois que je l'ai eu mon signe. Je garde mon calme mais au fond de moi, je suis toute excitée. Enfin, le grand jour est peut-être arrivé ! J'appelle Yama pour qu'il m'emmène à la clinique. Je lui ai expliqué l'histoire du bouchon muqueux mais encore aujourd'hui, il n'a toujours pas compris. Il a donc tout plaqué et couru jusque chez nous.

La clinique est à 10 min. On y arrive vite vers 14h30.  Dans le couloir du service de gynéco-obstétrique, je croise ma sage-femme, celle avec qui j'ai suivi les cours de préparation à l'accouchement. Elle m'emmène dans une salle de pré-travail, me pose le monitoring et m'examine. Le col est mou et dilaté à 2 cm. On attend ensuite de voir si c'est réellement le début du travail. Une heure plus tard, le col n'a pas bougé. Les contractions se sont d'ailleurs espacées. L'accouchement se prépare mais ce n'est pas pour maintenant. C'est donc vers 16h30 qu'on rentre à la maison, un peu dépité.



Ce soir-là, je m'"endors" une fois de plus avec des contractions et ce sont elles qui me réveillent à 2h du matin. Dans l'idée de ne pas me faire avoir deux fois, j'attends en vérifiant la durée et l'espace entre les contractions. Elle sont de plus en plus douloureuses et surviennent bien toutes les 5 min. Je commence alors à mettre en pratique ce que j'ai appris aux cours de préparation et respire intensément et longuement. C'est vers 3h que je me prépare à partir.

Ma mère, Yama et moi arrivons à la clinique à 4h30. On m'installe à nouveau dans la salle de pré-travail. Après un examen et les formalités pour le dossier, on nous emmène dans ma chambre individuelle où je me prépare pour l'accouchement. On me dirige ensuite vers la salle de travail. C'est à nouveau "ma" sage-femme qui s'occupe de moi. Le col a bougé. La douleur de plus en plus lancinante des contractions. Je ne souhaitais pas de péridurale, c'était mon choix personnel et à aucun moment j'en ai voulu. Elles étaient là pour aider mon bébé à descendre. Je ne luttais pas contre elle, mais les acceptais malgré la douleur. 

Mon bidon sous monitoring
Toute la matinée j'ai pu me déplacer. Je m'allongeais, me levais, marchais, m'asseyais sur le ballon pour facilité la descente de Bébé. Je restais concentrée sur ma respiration, ça m'a bien aidé. A un moment, je ne voulais plus m'allonger car j'avais beaucoup trop mal, surtout dans le bas du dos. Yama était près de moi et m'encourageait. Il ne savait pas quoi faire de plus mais sa seule présence m'aidait énormément. A chaque contraction, je m'appuyais sur lui. C'était comme si ce geste diminuait la douleur. Sorti du contexte, on aurait pu croire qu'on dansait ! En fin de matinée, je n'en pouvais déjà plus. Je n'avais quasiment pas mangé, juste une biscotte beurre-confiture et du thé. Une fois dilatée à 9, la sage-femme m'emmena en salle d'accouchement. Il était 13h. Il fallait d'abord tourner le bébé car il ne regardait pas dans le bon sens. Cette manipulation m'a semblé durer des heures. En plus le col ne s'était pas totalement effacé. Tout allait bien pour bébé, ça ne semblait pas le gêner. Il était imperturbable ! 

Tout va bien ! Bébé est imperturbable !
Vint enfin, le moment fatidique de la poussée. Je fis d'abord un essai qui fut concluant. Mon gygy - qui passait par là - décida d’assister la sage-femme. Cette dernière disait que je poussais bien et que mon souffle était incroyablement long. Je me souviens qu'elle disait : "Il vous gène là, poussez le !" A un moment, elle nous a précisé qu'elle voyait une mèche de cheveux. Toute motivée, je me suis dit que le bébé était sur le point de sortir. C'est fou ce qu'elle était looonngue cette mèche ! Bien que je poussais de toutes mes forces, le bébé était bloqué. Gygy décida de le diriger avec une ventouse (2 fois), en vain. Et puis, d'un coup j'ai senti une coupure nette et un énorme soulagement. La tête était sortie et le reste a suivi (avec encore une petite poussée). J'ai entendu la sage-femme et le gygy me dire d'ouvrir les yeux. Il était 15h33. Je vis une petite boule de bébé. On le posa sur moi. Je vis son dos tout dodu et son poids sur mon ventre me surprit. Il n'a pas pleuré, s'est juste plaint. Je n'ai pas pleuré, j'étais juste heureuse et soulagée. Il était enfin là avec nous. Cette rencontre entre lui et moi fut magique. Et je me suis de suite sentie maman. Tout naturellement. Je demandais alors à ce qu'on le retourne pour que je puisse voir son visage. C'était mon fils. Et je me tournais alors vers mon Yama, qui n'avait rien perdu de ce merveilleux moment. La larme à l'oeil, il coupa le cordon. Puis vint le moment de le remettre à l'infirmière. Yama le suivit. Pendant qu'on me prodiguait les soins d'usage, je pouvais les voir car ils étaient juste à côté de moi. Le gygy me recoud l'épisio presque à vif car l'anesthésie n'avait pas marché sur moi. Après cet accouchement, cette douleur était insignifiante. On m'annonça qu'il pesait 3.560kg. Dire qu'il était censé faire à peine 2.9kg ! On me ramena mon petit bout pour le "peau à peau" et la première tétée. On nous laissa en famille pendant les 2h réglementaires. Mon doux bébé était tout calme. Il se mit au sein puis téta son pouce. C'était merveilleux. Le petit bout fut ensuite habillé. Et ce fut le moment de nous retirer dans notre chambre.

Une nouvelle vie allait commencer. Nous étions à présent une famille.




 





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