21 février 2014

Le jour où on est resté dehors


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Jeudi 30 janvier 2014. Je me souviendrai de ce jour.

Yama venait de partir en voyage pour 2 semaines pour son travail. J'étais seule à tout gérer avec Bébé Doux. Je commence cette journée en apprenant qu'il faut que je paie la nounou beaucoup plus que prévu et je me prend la tête sur les comptes, ayant tout calculé au plus juste le mois dernier.

A 17h30, je récupère Bébé Doux chez la nounou. A la sortie de chez elle, j'ai le choix entre descendre de longs escaliers ou prendre l'ascenseur. Logique avec la poussette, je vais vers l'ascenseur, sauf que pour l'utiliser, il faut un passe. Passe que je n'ai pas sur moi. L'ai-je oublié ou tout simplement perdu? Je descends donc les escaliers en portant la poussette avec Bébé Doux dedans. Bien sûr, il n'y a personne pour m'aider. Sur le trajet, je cherche si le passe n'est pas tombé, mais je ne vois rien. 

J'arrive enfin au bas de mon immeuble. Il est maintenant 18h30. Je monte les 4 étages (sans ascenseur n'oublions pas), Bébé Doux dans un bras, la poussette de l'autre, les sacs en bandoulière des 2 côtés. Devant ma porte, j'insère la clé, déverrouille la serrure et appuie sur la poignet. Et là, rien. Il n'y a pas de résistance et la porte ne s'ouvre pas. Je force et commence à arracher la poignet. On est coincé dehors! WTF???!!! Petit moment de panique. Je me reprends et redescends tout aussi chargée. Dehors, je téléphone à Yama mais je tombe sur un collègue car il n'est pas en vue pour l'instant. Je réfléchis, le cœur battant à 100 à l'heure. Il fait froid, il est 19h00, Bébé Doux a faim et commence à chouiner. Je m'imagine dormant devant chez nous, frigorifiés et mourant de faim. Je décide donc de retourner chez la nounou. Mais avant je fais un détour par le supermarché. Petits pots, couches, de quoi tenir jusqu'au lendemain pour Bébé Doux.

Il pleut à présent. Je monte les escaliers devant chez la nounou toujours plus chargée. Je suis physiquement à bout, mais il faut continuer. La nounou, compréhensive, nous accueille. Yama me rappelle et me dit qu'il va essayer de rentrer. Pendant que la nounou donne à manger à Bébé Doux, j'ai un doute et me demande si on n'est pas en train de se faire cambrioler. Je ne me souvenais plus avoir fermé la porte avant de récupérer Bébé Doux. Notre porte est du style porte blindée et a un système de verrouillage différent de l'intérieur. Le voleur aurait pu s'enfermer dedans. Je décide donc d'y retourner pour m'en assurer. Si c'est le cas, je les vire. Normal. Je VEUX rentrer chez moi.

A ma porte, je retente la manipulation. Toujours rien. Je regarde de plus près et m'aperçois que la tige de la poignet est enfoncée et n'est plus reliée à la poignet. Comment la ramener et la raccrocher? Je sonne chez les voisins. Personne. Normal. Je réfléchis à ce que j'ai comme outils sous la main. Des épingles à cheveux. Ça n'a pas été facile mais j'ai arraché la poignet de la porte - je VEUX rentrer chez moi - et utilisé une épingle comme pince pour ramener la tige. Oui, oui. J'ai ensuite remis la poignet plus ou moins en place, je la tourne et... la porte s'ouvre! Yeahhh!!! Ces heures de visionnage de Mac Gyver dans mon enfance ont enfin servi à quelque chose! J'entre chez moi et tout va bien. Soulagement, je vois le passe pour l'ascenseur de la nounou. J'appelle Yama et la nounou pour leur apprendre la bonne nouvelle et retourne chercher mon petit gars non sans avoir fait attention à la fermeture de la porte.

La nounou est à 20 min et je traverse un centre commercial pour y aller. Sur le retour on a failli rester coincé dans le centre commercial et j'ai dû faire un détour en passant par une porte qui était encore ouverte. Il était tard et il n'y avait personne dehors. Quand on est rentré définitivement à la maison il était plus de 21h. Ce jour-là, j'ai fait 8 allers-retours devant des vigiles qui devaient se demander ce que faisait cette folle !

Yama a réussi à rentrer le lendemain mais cet évènement m'a vraiment fait réfléchir sur notre situation. Quand il n'est pas là, je suis totalement seule. Nous n'avons pas de famille et pas d'amis ici - oui c'est possible - donc aucune aide extérieure. Avec du recul, j'ai eu de la chance d'avoir eu mon sac et de l'argent avec moi, car ce n'était pas toujours le cas avant. J'aurai pu aller à l'hôtel au lieu de déranger la nounou. Oui je n'aime pas m'imposer. Je n'y ai pas penser sur le coup. Mais si je n'avais pas eu d'autres choix, on serait resté chez elle. J'aurai tout tenté avant. Ce qui est certain, c'est que je suis encore plus prévoyante maintenant. Je ne sors plus sans mon attirail de secours : sac, clefs de voiture, quelques produits pour Bébé Doux, biscuits... et épingles à cheveux. On ne sais jamais.



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